✍ Article du passé : « Suspens… »

Je poste régulièrement sur le profil Instagram de la boutique que je tiens en parallèle de mon activité d’écriture, des points de règles orthographiques, typographiques, syntaxiques et j’en passe…

Sous un post qui parlait de ponctuation, les points de suspension pour ne pas les nommer, j’ai évoqué le texte rédigé et posté sur mon blog de l’époque, en 2008 donc, qui m’a permis de rencontrer mon mari. Oui, ni plus ni moins.

Tout est parti d’une pensée mise en mots sur un signe de ponctuation que j’aime énormément, pour finir sur une vie à deux que j’aime bien plus encore… Je vous le livre ci-dessous, ainsi que le commentaire qui a mis le feu aux poudres.


Si les points de suspension pouvaient parler, ils pourraient en dire des choses et des choses…
Pierre Dac

J’use et abuse de cette ponctuation, tour à tour pour nuancer mes propos, qui peuvent parfois être mal interprétés à la lecture, également pour laisser planer le doute, histoire de ne pas briser une ambiance, mais aussi pour donner la possibilité au lecteur d’imaginer la suite, à sa guise… suivant la complicité qui nous lie ou le sujet exploité…

J’aime les points de suspension, car comme le disait si justement Pierre Dac, ils peuvent tout dire… ils laissent libre cours à l’inspiration du moment, au désir qui naît et à l’envie qui pointe. Utilisés autour d’un thème sans équivoque, les points de suspension donnent de l’intensité aux échanges, ils les rehaussent d’un petit quelque chose d’indéfinissable…

En abordant des sujets plus sérieux, ils permettent de casser une phrase lourde de sens, afin de la rendre plus digeste. Ils peuvent aussi atténuer la portée d’un propos, difficile à exprimer par l’écrit.

Dans le cadre d’un échange plutôt amusé, il donne la possibilité au correspondant de reprendre la main, d’ajouter son grain de sel à la joute qui se déroule virtuellement, puisque les points de suspension, vous en conviendrez, sont bien difficiles à utiliser dans la vie réelle !

Je veux bien entendu parler des conversations de vive voix : il n’est pas aisé de placer la ponctuation dont il est sujet ici… encore que… un silence dosé, un regard explicite, un geste en attente… oui… finalement…

Les points de suspension peuvent si bien se transposer en face à face…


Commentaire de Yo :

J’aime l’idée (et ton blog, que je découvre au passage, merci NS…).
Dans un récit, ils permettent la nuance, le contrepied, la réflexion. Dans un dialogue, qu’il soit écrit ou oral, les points de suspension sont une invitation. A poursuivre, à rebondir, à surenchérir. Ils sont aussi le refuge du timide, celui qui n’ose pas et qui espère que l’autre comprendra que ce silence ne demande qu’à être comblé sans être capable de le faire lui même. Il sont tout en subtilité, et encore davantage dans le langage corporel, bien sûr.


Ma réponse :

@ Yo, quel plaisir de te voir par ici ! En plus, j’ai enfin une adresse mail pour te contacter en dehors des projecteurs 😉 me reste plus qu’à trouver le temps !
Et merci d’avoir complété mon article de manière aussi convaincante…


Et la suite ?

Oh, ils vécurent heureux, sans faire d’enfant parce qu’ils en avaient déjà quatre à eux deux, mais avec des galères à surmonter et des épreuves de vie à traverser, sans oublier l’amour partagé des mots, de la lecture et de la rhétorique, en plus de celui qu’ils nourrissent l’un pour l’autre et pour leur famille recomposée, évidemment.

2 commentaires

  1. Raphaël dit :

    Ah le commentaire de Yo… Soupir… Et re-soupir… Le timide est le coquillage du point de suspension. L’en déloger n’est pas chose aisée. Il y revient sans cesse. Vous parvenez à l’en délivrer qu’il va à nouveau s’y accrocher comme à trois bouées de sauvetage. Percez l’une d’entre elle à l’aiguille à tricoter, hop voilà qu’il trouve un nouveau point de plus auquel s’accrocher. Et puis un jour, il s’aperçoit que s’il ne dit mot, personne ne saura interpréter ses précautions, ses empêchements, sa retenue ou sa réserve comme il devrait être. Je n’en veux pas au point de suspension… Je m’en veux de me suspendre trop souvent à eux… Pas vraiment par timidité en fait, mais beaucoup… Mais alors… Beaucoup… Par peur de mal faire, peur d’aller là où il n’est pas autorisé à aller.
    Je me souviens d’un petit garçon à qui sa maman lui disait « on ne demande pas, ce n’est pas poli ». Alors il lançait des points de suspension à chaque instant et ses mots disparaissaient sous les points de suspension, et ses mots points de suspension devenait les mots des autres, les attentes des autres, les désirs des autres.
    L’enfant est devenu homme, ses points de suspension deviennent souvent des ponts… Mais parfois ils restent des fossés que personne d’autre que lui ne peut franchir, et ça, il l’oublie parfois.
    Merci pour tout ces points que tu relies et que tu invites à relier.
    … (Traduction : sourire silencieux de renconnaissance)
    … (Traduction : j’aimerais être la prochaine fois sans trop de points de suspension et être celui que je suis vraiment en fait)
    … (Traduction : mais celui que je suis, c’est aussi celui ci).

    1. Plume dit :

      Merci à toi d’avoir rebondi avec autant d’authenticité et de poésie sur un texte personnel qui s’avère parlant à plus de monde que je ne l’aurais cru ♥

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